Les hommes de notre siècle ne savent plus prier. Rares sont ceux qui sont capables de libérer leur’ âme de la résignation paralysante de nos jours, de la lourde charge de nos soucis quotidiens, du charme funeste du rationalisme et du progrès matérialiste et technique, afin de prier avec un sentiment sincère pour la réalisation du but ultime de leur vie. Pour la masse des croyants, la prière a perdu son véritable sens. Le fidèle n’est conscient ni » du pouvoir réconfortant et purifiant qui émane de la prière, ni de ses effets d’élévation et d’anoblissement de l’âme, car, victime d’une culture éloignée de Dieu, la prière est tombée rapidement au niveau d’un acte purement routinier. Cependant, l’humanité d’aujourd’hui éprouve, plus que jamais, la nécessité de réapprendre à prier. Les déceptions que l’humanité a subies par l’échec de sa civilisation ne sont pas la seule raison qui l’incite à rechercher à nouveau la source transcendante des vérités éternelles. L’appel angoissé de l’innombrable multitude, conduite au bord du désespoir par l’incertitude des temps, s’élève ardemment vers les cieux, implorant aide et miséricorde du Dieu des pères, dont les hommes se sont éloignés. Ils recherchent Dieu et demandent que leur soit indiquée la voie qui mène jusqu’à Lui. Mais cette voie, on ne peut y accéder qu’en franchissant les Portes de la Prière. Car la prière, en sa signification la plus profonde, est l’échelle qui conduit de la Terre au Ciel.